Numéro atomique | Masse atomique | Configuration électronique | Structure cristalline | Rayon métallique pour la coordinence 12 |
3 | 6,941 g.mol-1 | [He] 2s1 | cubique centrée de paramètre a = 0,351 nm | 156,2 pm |
Masse volumique | Dureté | Température de fusion | Température d’ébullition | Conductibilité électrique | Conductibilité thermique | Solubilité dans l’eau |
0,534 g.cm-3 | 0,6 | 180,54°C | 1 347°C | 10,8.106 S.m-1 | 84,7 W.m-1.K-1 | oxydé avec dégagement de dihydrogène |
Électronégativité de Pauling | État d’oxydation | pKa : Liaq+/LiOHaq |
E° : Li+ + e = Li(s) |
E° : Li+ + (Hg) + e = Li(Hg) |
pKs : LiOH |
0,98 | +1 | 13,8 | -3,0 V | -2,00 V | 13,8 |
Lithium cristallisé :
|
Lithium gazeux :
|
La teneur en lithium (Li) de l’écorce terrestre est de 20 ppm (20 g/t), celle des océans est de 0,18 g/m3.
La production de lithium est assurée à partir de deux sources :
Il existe d’autres sources potentielles de lithium, dans des saumures géothermales et de champs pétrolifères ou dans des minerais contenant par exemple de la jadarite (LiNaSiB3O7(OH)), en Serbie, avec des réserves de 16,6 millions de t renfermant, en 2020, 1,81 % de Li2O et 13,4 % de B2O3. L’exploitation de ce gisement est en cours d’étude de la part de Rio Tinto avec une production envisagée de 55 000 t/an de carbonate de lithium, 160 000 t/an d’acide borique, en B2O3 contenu et 255 000 t/an de sulfate de sodium coproduit.
Les concentrés miniers sont soit utilisés directement dans les industries verrières et céramiques, cela représente 14 % de la production mondiale, en 2016, soit avec le lithium issu des saumures, transformés en composés simples de lithium, principalement, en carbonate (43 % de la consommation), mais aussi, en hydroxyde (17 % de la consommation), bromure (4 % de la consommation), butyllithium (4 % de la consommation), chlorure (4 % de la consommation)…. Une faible quantité (3 % de la consommation) est réduite en métal, par électrolyse en sel fondu (55 % LiCl, 45 % KCl), à 400°C.
A partir de saumures :
Par exemple, dans le « salar » d’Atacama exploité par SQM, la saumure, qui contient, 0,16 % de Li, est pompée à travers la croûte de sel à une profondeur variant de 1,5 m à 60 m puis est évaporée partiellement dans 1 700 hectares de bassins d’évaporation dans lesquels cristallisent les chlorures de sodium et de potassium. Le principal produit exploité, le chlorure de potassium, est récupéré. La saumure concentrée en chlorure de lithium, sa teneur en lithium atteint 6 %, est ensuite transportée par camions, sur 230 km, au Salar del Carmen, près d’Antofagasta, sur la côte du Pacifique, où a lieu la production de carbonate et hydroxyde de lithium. Une partie du chlorure de lithium est récupérée par cristallisation de la solution. L’essentiel de la solution de chlorure de lithium est traité par du carbonate de sodium pour obtenir du carbonate de lithium, avec une capacité de production, en 2019, de 70 000 t/an de carbonate. Une partie de la production de carbonate de lithium est traitée par de la chaux pour obtenir de l’hydroxyde de lithium, avec une capacité de production de 13 500 t/an d’hydroxyde.
A partir de minerais : il existe deux voies de traitement, une voie acide et une voie basique.
En 2019, la production mondiale de lithium contenu est de 77 000 t. Les principaux pays producteurs sont les suivants :
Australie | 42 000 t | Zimbabwe | 1 600 t | |
Chili | 18 000 t | Portugal | 1 200 t | |
Chine | 7 500 t | États-Unis (estimation) | 700 t | |
Argentine | 6 400 t | Brésil | 300 t |
Source : USGS
La production du Chili se décompose, en 2017, en 73 563 t de carbonate de lithium, 5 280 t d’hydroxyde de lithium et 2 535 t de chlorure de lithium.
En 2018, la production australienne, sous forme de spodumène, a été de 324 000 t en équivalent de carbonate de lithium dont 125 000 t sous forme de concentrés directement exportés.
En Australie, les mines de spodumène sont situées en Australie Occidentale.
En 2017, trois nouvelles mines de spodumède sont entrées en production, en Australie de l’Ouest :
En 2018, les trois nouvelles mines suivantes sont entrées en production :
Le Chili exploite le « salar » d’Atacama qui s’étend, à 2 300 m d’altitude, sur 2 800 km2. La teneur en lithium n’est pas homogène, seules les zones les plus riches sont exploitées. La saumure exploitée, qui contient, en moyenne, 0,157 %, en masse, d’ions Li+, 2,36 % d’ions K+, 9,1 % d’ions Na+, 0,965 % d’ions Mg2+, 18,95 % d’ions Cl–, 1,59 % d’ions SO42- est concentrée par évaporation naturelle et cristallisation des chlorures de sodium et de potassium. Le désert d’Atacama est particulièrement propice à ce type d’exploitation avec une pluviométrie inférieure à 15 mm/an. Le gisement est exploité par 2 sociétés, SQM depuis 1997 et Rockwood Lithium, acquis en janvier 2015 par Albemarle, depuis 1984, qui traitent les saumures concentrées dans des usines situées sur la côte du Pacifique, près d’Antofagasta. Le traitement des saumures conduit à la production de carbonate, hydroxyde et chlorure de lithium.
En Argentine, la société Livent, issue, en 2018, de FMC, exploite, depuis 1995, le « Salar » del Hombre Muerto.
La société australienne Orocobre, avec 66,5 % de participation, la société japonaise Toyota Tsusho avec 25 % et le gouvernement provincial avec 8,5 %, ont débuté, en avril 2015, l’exploitation à pleine capacité du salar de Olaroz, situé dans la région de Puna, dans la province de Jujuy, au nord de l’Argentine, à 3 900 m d’altitude, avec une capacité de production de 17 500 t/an de carbonate de lithium et une production, en 2019, de 12 605 t de carbonate de lithium. La teneur des saumures est de 690 mg/L de Li+, 5 730 mg/L de K+ et 1 050 mg/L de bore. Les ressources mesurées sont de 0,27 million de t de lithium, 2,08 millions de t de potassium et 0,39 million de t de bore. Les capacités de production sont en cours d’accroissement et une usine de production d’hydroxyde de 10 000 t/an est prévue pour 2021.
Le groupe français Eramet, développe un projet d’exploitation du salar de Centenario-Ratones qui s’étend sur 260 km2, à 3 800 m d’altitude. La capacité de production prévue, en 2021, est de 24 000 t/an en équivalent de carbonate de lithium, à l’aide d’un procédé original consistant à adsorber uniquement les ions lithium sur un substrat et à réinjecter la saumure dans le salar, en évitant l’étape de concentration de la saumure par évaporation.
La Chine exploite d’une part des lacs salés, Zhabuye au Tibet et Xitai, Dongtai et Charhan, dans la province du Qinghai et d’autre part des minerais de spodumène dans les provinces du Sichuan et du Jiangxi.
Au Zimbabwe, la mine de Bikita, à ciel ouvert, produit 30 000 t/an de minerai de lépidolite et de pétalite contenant 4,45 % de Li2O.
Aux États-Unis, le seul gisement, un lac salé, exploité par Albemarle, est celui de Silver Peak, dans le Nevada, avec une capacité de production de 6 000 t/an de carbonate de lithium.
Au Portugal, dans le nord du pays, dans la région de Guarda, la société Felmica, filiale du groupe Mota exploite un gisement de pétalite destiné à l’industrie céramique. Divers projets sont en cours de développement dont celui de la mine de spodumène de Barroso de la société Savannah Resources , dans le nord du pays, avec des ressources de 27 millions de t de minerai renfermant 1,06 % de Li2O. La production prévue est de 175 000 t/an de concentré de spodumène à 6 % de Li2O.
Les réserves mondiales sont estimées à 17 millions de t en 2019. Elles se répartissent principalement entre les pays suivants :
Chili | 8 600 | États-Unis | 630 | |
Australie | 2 800 | Canada | 370 | |
Argentine | 1 700 | Zimbabwe | 230 | |
Chine | 1 000 | Brésil | 95 |
Aux réserves listées par l’USGS, il faudrait ajouter celles de Bolivie estimées à 9 millions de t bien qu’elles ne soient considérées que comme des ressources.
Les principaux producteur de Lithium sont les suivants :
Principaux pays exportateurs de carbonate de lithium, en 2019, sur un total de 147 320 t :
Chili | 84 715 | Pays Bas | 6 227 | |
Argentine | 27 333 | Allemagne | 2 530 | |
Chine | 12 933 | Corée du Sud | 1 456 | |
Belgique | 7 645 | États-Unis | 1 230 |
Source : ITC
Les exportations chiliennes sont destinées à 37 % à la Corée du Sud, 21 % au Japon, 20 % à la Chine, 11 % à la Belgique, 5 % à l’Allemagne.
Principaux pays importateurs de carbonate de lithium, en 2019, sur un total de 143 141 t :
Corée du Sud | 38 578 | Pays Bas | 6 874 | |
Chine | 29 315 | Belgique | 6 874 | |
Japon | 23 571 | Allemagne | 5 973 | |
États-Unis | 12 816 | Canada | 1 978 | |
Russie | 7 414 | France | 1 694 |
Source : ITC
Les importations coréennes proviennent à 74 % du Chili, 23 % de Chine, 3 % d’Argentine.
Le lithium contenu dans les verres et les céramiques est trop dispersé pour être récupéré. Par contre, la récupération de celui renfermé dans les batteries se développe. Par exemple, aux États-Unis, Retriev Technologies a construit une usine de traitement des batteries lithium-ions, entrée en production en 2015, à Lancaster, dans l’Ohio.
En Belgique, à Hoboken, Umicore recycle, par voie pyrométallurgique, les matériaux des batteries au lithium. En France, la société Récupyl, à Domène (38) utilise une voie hydrométallurgique.
La situation économique en France pour l’année 2019 est la suivante :
Le gisement de kaolin d’Echassières (03), exploité par Imerys, co-produit des sables (mélange de quartz et de lépidolite) et des roches broyées lithinifères. La production est, en 2009, de 15 000 t/an de sables contenant 1,8 % de Li2O et 20 000 t/an de roches broyées contenant 0,9 % de Li2O. Ces produits sont directement utilisés en verrerie et élaboration de tuiles. Cela représente 208 t/an en lithium contenu.
Par ailleurs, des gisements de lépidolite ont été exploités ponctuellement à Montrebras (23) et dans les monts d’Ambazac (87 et 23). Le gisement de Tréguennec (29), inexploité renferme des ressources de 40 millions de t à 0,33 % de Li.
Les exportations d’oxyde et hydroxyde s’élèvent à 143 t, vers principalement les pays suivants :
Les exportations de carbonate s’élèvent à 625 t, vers principalement les pays suivants :
Les importations d’oxyde et hydroxyde s’élèvent à 6 905 t. Elles proviennent principalement des pays suivants :
Les importations de carbonate s’élèvent à 1 694 t. Elles proviennent principalement des pays suivants :
La consommation mondiale, en 2019, est de 307 000 t en équivalent de carbonate de lithium, en 2016, à 40 % en Chine, 21 % en Europe, 11 % au Japon, 11 % en Corée du Sud, 8 % en Amérique du Nord.
Les secteurs les plus utilisateurs de lithium dans le monde, en 2019, sont les suivants :
Batteries et piles | 65 % | Caoutchoucs, thermoplastiques | 3 % | |
Verres, céramiques | 18 % | Coulée continue | 3 % | |
Graisses lubrifiantes | 5 % | Traitement de l’air | 1 % |
En 2016, 86 % des utilisation ont été sous forme de composés simples du lithium (carbonate, hydroxyde, chlorure…) et 14 % directement sous forme de concentrés miniers, principalement dans les industries verrières et céramiques.
Dans les piles et batteries, le lithium est employé dans 2 types de piles (classique sous forme, en général « bouton » et thermique) et 2 types de batteries (lithium-ion et lithium-métal-polymère). Les principales qualités du lithium sont sa faible masse volumique (0,534 g/cm3 pour le métal) et son potentiel électrochimique fortement négatif (le potentiel standard du couple Li+/Li est de -3,04 V).
Consommation de lithium, en 2014, dans des batteries
Appareils | Nombre d’unités, en millions | Masse de Li par unité | Masse totale de Li contenu |
Smartphones | 1 200 | 0,9 à 1,3 g | 1 320 t |
Tablettes | 260 | 3,7 à 5,6 g | 1 210 t |
Ordinateurs portables | 170 | 6,6 à 8,5 g | 1 280 t |
Outils portables | 65 | 7,5 à 11,3 g | 610 t |
Véhicules hybrides | 1,8 | 0,9 kg | 1 690 t |
Véhicules électriques | 0,3 | 7,5 à 15 kg | 3 380 t |
Batteries stationnaires | 0,3 t | 190 t |
Dans les verres, l’oxyde de lithium diminue la température de fusion du verre et améliore sa résistance chimique. Sa teneur est, en général, comprise entre 0,1 et 0,25 %. Dans les fibres de verre, elle atteint de 0,2 à 0,7 %. Il est introduit à 58 % sous forme de minéraux (spodumène, lépidolite, pétalite) ou, à 42 %, sous forme de carbonate de lithium. En 2008, la consommation mondiale dans cette application a été de 2 810 t de Li.
Dans les céramiques, l’ajout d’oxyde de lithium abaisse la température de cuisson des produits. En 2008, la consommation a été de 3 200 t de Li, 57 % sous forme de concentrés miniers, 43 % sous forme de carbonate de lithium.
Le coefficient de dilatation thermique du spodumène est négatif, alors que celui des verres est positif. Une dispersion de cristaux de spodumène au sein d’une phase vitreuse (avec une concentration de l’ordre de 1016 cristaux/cm3), permet d’obtenir un coefficient de dilatation nul permettant de résister aux chocs thermiques ou pouvant être ajusté avec celui d’un support métallique. Ceci est à la base de la conception des vitrocéramiques utilisées à 90 % sous forme de plaques de cuisson. En 2008, la consommation de ce secteur a été de 1 750 t, à 69 % sous forme de concentrés miniers et 31 % sous forme de carbonate de lithium.
Il existe aussi des vitrocéramiques sans lithium, ce dernier étant remplacé par des composés de magnésium ou du baryum.
Les graisses lubrifiantes sont utilisées, par exemple, dans des roulements. Elles sont constituées d’huile et de savons métalliques, principalement de lithium, obtenus par réaction entre l’hydroxyde de lithium et un acide gras. Elles contiennent de 0,2 à 0,3 % de Li. En 2014, la consommation dans ce secteur a été de 3 366 t de lithium.
L’ajout de carbonate de lithium ou de concentrés miniers dans les bains de fusion permet d’améliorer leur fluidité et de préparer directement à partir du métal en fusion, divers profilés, par coulée continue.
Dans l’industrie des caoutchoucs synthétiques (élastomères styrène-butadiène (SBR), caoutchoucs polybutadiène (BR), copolymères styrène-blocs (SBC)), le lithium est utilisé sous forme de butyllithium (C4H9Li) afin de catalyser leur polymérisation. La consommation est de 0,3 kg de butyllithium/t de solution styrène-butadiène, 0,14 kg/t de butadiène.
Pour le traitement de l’air, les composés du lithium peuvent remplir 3 fonctions :
2 LiOH + CO2 = Li2CO3 + H2O
La consommation dans ce secteur reste limitée, avec 5 t, en 2008.
Dans la métallurgie de l’aluminium l’ajout, jusqu’à 5 %, de carbonate ou de chlorure de lithium dans le bain de cryolithe permet de former du fluorure de lithium qui abaisse la température de fusion et limite les émissions de difluor. En 2007, 12 % de la production mondiale d’aluminium utilisait de tels bains, principalement en Europe et en Amérique du Nord.
L’ajout de 1 % de lithium dans l’aluminium, permet de diminuer sa masse volumique de 3 % et d’augmenter son module élastique de 6 %. Les alliages produits contiennent de 1,1 à 3,8 % de Li. En France, Constellium produit de tels alliages à Issoire (63) et Montreuil-Juigné (49). Un Airbus A380 contient 13,4 t d’alliages Al-Li soit 5 % de la masse de l’appareil, l’Airbus A350 devrait en contenir 40,3 t soit 23 % de la masse totale.
Utilisations diverses
6Li + 1n = 4He + 3H
Le tritium, de période 12,32 années, est utilisé dans la fusion nucléaire entre le deutérium et le tritium, principe de fonctionnement de la bombe atomique H ou du programme ITER.