Le gaz naturel est principalement constitué de méthane. Il est extrait de gisements et transporté principalement sous forme gazeuse par des gazoducs mais aussi liquéfié par des méthaniers. Il est utilisé comme source d’énergie ainsi que comme matière première par l’industrie chimique.
Origine : des micro-organismes animaux ou végétaux (plancton…) déposés au fond des océans donnent le pétrole et le gaz naturel qui après divers mouvements de circulation se retrouvent sous des dômes de terrain imperméable. Le plus souvent le gaz occupe la partie supérieure d’une roche poreuse appelée « roche magasin » au-dessus du pétrole et d’eau salée. Le gaz peut être également seul, lorsqu’il a migré ailleurs. De nouvelles techniques, forages horizontaux, fracturation hydraulique…, permettent l’extraction du gaz de la roche mère, comme dans le cas du gaz de schiste.
Le gaz naturel est un mélange dont le constituant principal est le méthane, CH4, avec une teneur comprise entre 70 et 100 %, en présence d’autres hydrocarbures (propane, butane, éthane…), de diazote, de dioxyde de carbone, de sulfure d’hydrogène…
Caractéristiques de quelques gisements de gaz naturel : les compositions sont données en % en volume.
Frigg (Mer du Nord) |
Lacq (France) |
Urengoï (Russie) |
Hassi R’Mel (Algérie) |
Groningue (Pays Bas) |
|
Réserves initiales récupérables (milliards de m3) |
230 | 240 | 6 200 | 2 000 | 2 000 |
Profondeur minimale (m) | 110 | 3 300 | 1 100 | 2 200 | 3 000 |
Méthane (%) | 95,7 | 69,2 | 98 | 83,5 | 81,3 |
Éthane (%) | 3,6 | 3,3-3,6 | 7,9 | 2,9 | |
Propane (%) | 0,04 | 1,0-1,2 | 2,1 | 0,4 | |
Butane (%) | 0,01 | 0,6-0,9 | 1,0 | 0,2 | |
Diazote (%) | 0,4 | 0,6 | 1,2 | 5,3 | 14,3 |
Dioxyde de carbone (%) | 0,3 | 9,3 | 0,3 | 0,2 | 0,9 |
Sulfure d’hydrogène (%) | – | 15,3 | – | – | – |
Pouvoir calorifique du gaz commercialisé (kWh/m3) | 11,6 | 11,2 | env 10,8 | env 11,3 | env 9,2 |
Après épuration, les gaz distribués ont une teneur en méthane comprise entre 70 et 98 %. Leur teneur en eau est inférieure à 46 mg/m3 afin d’éviter la formation d’hydrates de méthane et celle en sulfure d’hydrogène inférieure à 15 mg/m3. La déshydratation est réalisée à l’aide de triéthylèneglycol ou de tamis moléculaires. Le gaz commercialisé représente, en 2016, 80 % de la production brute. En France, on distingue deux types de gaz distribué aux consommateurs :
En France, le gaz distribué par Engie est odorisé par du tétrahydrothiophène (C4H8S, de 15 à 40 mg/m3), lorsque le gaz n’est pas odorisé naturellement.
Une partie du gaz brut est réinjectée dans les gisements afin de maintenir une pression élevée de gaz dans les gisements de pétrole et ainsi récupérer plus de pétrole, ou d’éviter de gaspiller le gaz (par brûlage) et le garder ainsi en réserve. Cela représentait 10 % de la production, en 2016.
Une autre partie du gaz (145 milliards de m3, en 2018), liée à la production de pétrole, est brûlée (opération appelée torchage) ou évacuée directement dans l’atmosphère. Le maximum de perte a été atteint en 1973, 210 milliards de m3, soit environ 13 % de la production mondiale de l’époque. En 2018, les principaux pays pratiquant le torchage ont été la Russie avec 21,3 milliards de m3, l’Irak avec 17,8 milliards de m3, l’Iran avec 17,3 milliards de m3, les États-Unis avec 14,1 milliards de m3.
Sous produits récupérés : voir les chapitres consacrés au soufre et à l’hélium.
Afin de convertir les données statistiques, les équivalences suivantes ont été adoptées :
Productions commercialisées en 2019. Monde : 3 989 milliards de m3, Union européenne : 101 milliards de m3.
États-Unis | 921 | Canada | 173 | Malaisie | 73 |
Russie | 679 | Australie | 153 | Indonésie | 72 |
Iran | 244 | Norvège | 114 | Égypte | 65 |
Qatar | 178 | Arabie Saoudite | 114 | Turkménistan | 63 |
Chine | 178 | Algérie | 86 | Émirats Arabes Unis | 62 |
Source : BP Statistical Review of World Energy (les volumes de gaz sont donnés dans les conditions standards à 15°C et 1 atm)
En 2016, la production de gaz non conventionnel a atteint 817 milliards de m3, à 75 % aux États-Unis, 11 % au Canada, 8 % en Chine, 4 % en Australie. Le gaz de schiste représente 56 % de cette production, le gaz de houille 9 %. La production de gaz brut des États-Unis provient, en 2019, à 67,9 % de gaz de schiste, 18,6 % de forages gaziers, 11,3 % de forages pétroliers, 2,2 % de gaz de houille.
En 2019, 42 % de la production canadienne est exportée vers les États-Unis.
93 % de la production russe provient des gisements du nord-ouest de la Sibérie : Urengoy, Yambourg et de ceux de la péninsule de Yamal : Bovanenkovo, Kharasaveyskoe, Novoportovskoe.
Carte des gisements de gaz naturel du Nord-Ouest de la Sibérie (document Gazprom)
Le gaz naturel peut être stocké sous forme gazeuse dans divers réservoirs naturels, au nombre total, dans le monde, de 671, fin 2017, pour un volume stocké de 417 milliards de m3. Il s’agit de gisements de gaz ou de pétrole épuisés (80 % des stockages dans le monde, principalement aux États-Unis), de nappes aquifères (11 % des stockages dans le monde), de cavités salines (9 % des stockages dans le monde). Ce stockage permet de satisfaire la demande lors des pointes de celle-ci, en particulier l’hiver où la consommation moyenne est 7 fois celle d’été. Le gaz récupérable représente environ la moitié du volume du réservoir. Le taux de récupération peut être augmenté en utilisant un gaz coussin (diazote). La pression du gaz est comprise entre 40 et 270 bar.
Capacités de stockage, fin 2017. Monde : 417 milliards de m3, Union européenne : 104 milliards de m3.
États-Unis | 134,1 | Italie | 18,4 | |
Russie | 72,4 | Pays-Bas | 12,4 | |
Ukraine | 32,2 | France | 11,7 | |
Canada | 26,6 | Chine | 10,6 | |
Allemagne | 24,0 | Autriche | 8,1 |
Source : Cedigaz
Dans l’Union européenne, fin 2018, il y a 156 sites de stockage, dont 73 anciens gisements, 57 cavités salines et 24 aquifères.
Estimées, fin 2019. Monde 198 800 milliards de m3, Union européenne : 700 milliards de m3.
Russie | 38 000 | États-Unis | 12 900 | Émirats Arabes Unis | 5 900 |
Iran | 32 000 | Chine | 8 400 | Nigeria | 5 400 |
Qatar | 24 700 | Venezuela | 6 300 | Algérie | 4 300 |
Turkménistan | 19 500 | Arabie Saoudite | 6 000 | Irak | 3 500 |
Source : BP Statistical Review of World Energy
Une partie de la production de gaz naturel est liquéfiée (à – 163°C), transportée sous cette forme par des méthaniers puis regazéifiée à l’arrivée dans le pays utilisateur. Cela permet de réduire d’un facteur 600 le volume transporté. La première chaîne mondiale de transport de gaz naturel liquéfié (GNL) est celle qui achemine, en 1963, le gaz algérien de Hassi R’Mel à l’usine de liquéfaction d’Arzew puis le GNL en Angleterre à Canvey Island (jusqu’en 1985) et en France à Fos-sur-Mer où il est regazéifié et injecté dans le réseau de canalisation de gaz. Le gaz liquéfié contient au moins 90 % de méthane avec de l’éthane, du propane, du butane et moins de 1 % de diazote.
Principe de fonctionnement d’une usine de liquéfaction :
Le gaz est d’abord épuré avec l’élimination de CO2 (à moins de 50 ppmv), H2S (à moins de 3,5 ppmv), H2O (à moins de 1 ppmv), du mercure (à moins de 0,01 mg.m-3) et des essences naturelles contenues afin d’éviter les dépôts, colmatages (par les hydrates de méthane) ou corrosion (par le mercure) des échangeurs cryogéniques en alliage d’aluminium.
Il est ensuite liquéfié par des échangeurs (en alliage d’aluminium) de chaleur selon plusieurs cycles de refroidissement situés en cascade : par exemple, dans la 1ère unité d’Arzew :
Les capacités, par unité, atteignent actuellement 16 000 m3 de GNL/jour. La liquéfaction auto-consomme en moyenne 12 % du gaz entrant.
Capacités mondiales de liquéfaction, début 2020. Total : 430,5 millions de t/an.
Australie | 87,6 | Indonésie | 26,5 | |
Qatar | 77,1 | Algérie | 25,5 | |
États-Unis | 46,6 | Nigeria | 22,2 | |
Malaisie | 30,5 | Trinité-et-Tobago | 14,8 | |
Russie | 26,8 | Égypte | 12,2 |
Source : IGU
Les capacités par site varient entre 1,1 et 22 milliards de m3/an de gaz et dans la monde il y a, début 2019, 33 usines en fonctionnement.
Les capacités de production de l’Algérie sont employées seulement à 41 %, celles de l’Égypte, à 12 %.
Des unités de liquéfaction, de faible capacité, de 0,5 à 3,6 millions de t/an, situées sur les lieux de production commencent à fonctionner, depuis 2017, en Malaisie, Australie et au Cameroun. Dénommées FPSO (Floating Production, Storage and Offloading) elles consistent, avec un même bâtiment, à extraire le gaz, à le liquéfier, à le stocker puis à le transférer dans un méthanier.
Méthaniers : sur un total, début 2020, de 541 navires de 19 000 à 266 000 m3 de capacité de GNL (la capacité moyenne étant, en 2017, de 173 000 m3), deux types de technologies sont principalement employées. Les navires en opération ont été construits à 65 % en Corée du Sud et à 20 % au Japon.
Le gaz d’évaporation provenant du GNL transporté sert de combustible pour la propulsion des méthaniers.
Terminaux méthanier : le GNL déchargé des méthaniers est stocké dans des réservoirs cryogéniques correspondant à la capacité des navires, puis réchauffé, par des échangeurs, en général à l’aide d’eau de mer et envoyé dans le réseau de canalisation des distributeurs de gaz. Le froid récupéré peut être utilisé, par exemple à Fos-sur-Mer, pour produire du diazote et du dioxygène liquide par séparation des gaz de l’air.
Capacités mondiales de regazéification, début 2020. Total : 821 millions de t/an.
Japon | 210 | Royaume Uni | 38 | |
Corée du Sud | 126 | Inde | 33 | |
Chine | 77 | France | 25 | |
États-Unis | 45 | Turquie | 18 | |
Espagne | 44 | Mexique | 17 |
Source : IGU
Dans le monde, début 2019, il y a 135 usines de regazéification, dont 33 au Japon, 7 en Espagne, 4 en France.
Une nouvelle voie de regazéification commence à se développer. Ces unités de production, dénommées FSRU ( Floating Storage and Regasification Units), situées sur les lieux de consommation, sont des navires stationnaires qui chargent le GNL à partir de méthaniers, le stockent et le regazéifient en fonction des besoins. Des unités de ce type fonctionnent depuis 2005 et représentent, en 2019, 15 % de la regazéification du GNL.
Le coût de la liquéfaction se répartit, pour un transport entre le Moyen-Orient et l’Europe, entre la liquéfaction : 50 %, le transport : 35 % et la regazéification : 15 %.
En 2019, il a porté sur 1 287 milliards de m3 dont 801 milliards de m3 par gazoduc et 485 milliards de m3 liquéfié.
Par pays, sous formes gazeuses et liquides.
Sous forme gazeuse : 801 milliards de m3.
Le transport est effectué par gazoducs sous 68 à 120 bar (canalisations ayant jusqu’à 1,4 m de diamètre), 330 000 km aux États-Unis, 220 000 km en Russie, 90 000 km au Canada, 37 655 km en France.
Principaux pays exportateurs :
Russie | 217 | Pays Bas | 39 | |
Norvège | 109 | Turkménistan | 35 | |
Canada | 73 | Algérie | 32 | |
États-Unis | 65 | Kazakhstan | 26 |
Source : BP Statistical Review of World Energy
Le gaz canadien exporté par gazoduc est destiné exclusivement aux États-Unis.
Principaux pays importateurs :
Allemagne | 101 | Chine | 48 | |
États-Unis | 77 | Pays Bas | 40 | |
Italie | 56 | France | 37 | |
Mexique | 51 | Royaume Uni | 33 |
Source : BP Statistical Review of World Energy
Sous forme liquide : 485 milliards de m3.
Principaux pays exportateurs :
Qatar | 107 | Nigeria | 29 | |
Australie | 105 | Trinité-et-Tobago | 17 | |
États-Unis | 47 | Algérie | 17 | |
Russie | 39 | Indonésie | 16 | |
Malaisie | 35 | Oman | 14 |
Source : BP Statistical Review of World Energy
Principaux pays importateurs :
Japon | 105 | France | 23 | |
Chine | 85 | Espagne | 22 | |
Corée du Sud | 56 | Royaume Uni | 18 | |
Inde | 33 | Turquie | 13 | |
Taipei chinois | 23 | Italie | 13 |
Source : BP Statistical Review of World Energy
La zone Pacifique représente les 2/3 les échanges mondiaux de GNL.
Dans l’Union européenne : en 2018, les importations sont réalisées à 87 % par gazoduc et 13 % par GNL. Le gaz importé provient à 37,2 % de Russie, 25,4 % de Norvège, 9,9 % d’Algérie, 5,2 % du Qatar, 2,4 % du Nigeria…
Productions mondiales, par sociétés, en 2019.
Gazprom (Russie) | 501 | Exxon Mobil | 97 | |
NIOC (Iran), en 2018 | 239 | BP | 94 | |
CNPC (Chine) | 150 | Saudi Aramco (Arabie Saoudite) | 93 | |
Sonatrach (Algérie), en 2017 | 135 | Shell | 88 | |
Qatar Petroleum, en 2018 | 120 | Total | 76 |
Sources : rapports d’activité des sociétés
Le groupe d’état russe Gazprom contrôle 67,99 % de la production russe avec 138 gisements, exploite 172 600 km de gazoducs (4 fois le tour de la terre), 22 stockages souterrains. Il assure 11,7 % de la production mondiale et détient 16,3 % des réserves prouvées mondiales avec 24 milliards de m3. La production est assurée à 93 % par les gisements de l’Oural.
Production de gaz commercialisé (épuré) : la fin de l’exploitation commerciale du gaz de Lacq a eu lieu le 14 octobre 2013. Il ne reste plus qu’une production destinée à alimenter les usines environnantes et en particulier, en sulfure d’hydrogène, l’usine Arkema. Le maximum de production avait été atteint en 1978 avec 7,9 milliards de m3. Au total, il aura été produit, en France, 300 milliards de m3 de gaz naturel.
Productions de sociétés françaises :
Total : 4ème producteur mondial non étatique avec 76,1 milliards de m3. Productions principales, en 2019.
Russie | 22 606 | Argentine | 4 533 | |
Royaume Uni | 6 176 | États-Unis | 4 363 | |
Qatar | 6 119 | Australie | 4 278 | |
Nigeria | 5 779 | Thaïlande | 2 890 | |
Norvège | 5 581 | Angola | 2 011 |
Source : rapport d’activité
Les réserves du groupe Total sont, fin 2019, de 1 020 milliards de m3.
Total détient des participations dans des usines de liquéfaction de gaz : ( ) part de Total et ventes, en 2019, pour les parts de Total. Total : 16,267 millions de t de GNL.
Yamal (29,73 %), Russie | 5 087 | Norvège (18,4 % de Snøhvit) | 821 | |
Nigeria (15 %) | 3 092 | Angola (13,6 %) | 558 | |
Ichthys (26 %), Australie | 1 836 | Oman (5,54 % de Oman LNG et 2,04 % de Qalhat) | 487 | |
Gladstone (27,5 %), Australie | 1 445 | Abu Dhabi (5 % de Adgas) | 295 | |
Qatar II (16,7 %) | 1 344 | Cameron (16,6 %), États-Unis | 171 | |
Qatar I (10 %) | 939 | Idku (5 %), Égypte |
Sources : rapports d’activité
Au Yémen l’usine, détenue à 39,62 %, située à Bal Haf, actuellement arrêtée, est approvisionnée par le gaz du Champ Marib. Au Qatar les usines Qatar 1 et Qatar 2, implantées à Ras Laffan, sont exploitées par Qatargas. En Norvège, l’usine de liquéfaction de Snøhvit, est située dans l’île de Melkoya. A Abou Dhabi l’usine est implantée sur l’île de Das.
L’usine située dans la péninsule de Yamal, en Russie, a débuté sa production en novembre 2017, la part de Total est de 29,73 % avec une capacité totale prévue de 16,5 millions de t/an.
En novembre 2017, Total a acquis la participation de 5 % de Engie dans l’usine égyptienne de liquéfaction d’Idku (4,8 milliards de m3/an achetés en totalité durant 20 ans).
L’usine de Ichthys, en Australie, avec une part de 26 %, et 8,4 millions de t/an a débuté sa production en 2018.
A commencer à produire, en mai 2019, avec une part de 16,6 % héritée d’Engie, le projet Cameron, aux États-Unis, en Louisiane, de 13,5 millions de t/an.
Total détient également des participations dans des usines de regazéification, avec une capacité de 28 milliards de m3, 25 % à Sabine Pass (États-Unis), 8,35 % à South Hook (Royaume Uni) d’une capacité de 21 milliards de m3 et 3,2 milliards de m3 à l’Isle of Grain. En France, les participations de 27,54 % du terminal de Fos Cavaou (13) et 9,99 % de celui de Dunkerque mis en service au cours de l’année 2016, on été vendues en 2018. Détient toujours en France des capacités de 3,8 milliards de m3 à Montoir et 3 milliards de m3 à Fos Tonkin. Détient également des capacités de regazéification en Belgique, aux Pays Bas et en construction au Bénin, en Côte d’Ivoire.
Commerce extérieur :
Les importations, en 2019, sont de 632 TWh, dont 37 % liquéfié, en provenance de :
Norvège | 36 % | Nigeria | 8 % | |
Russie | 19 % | Algérie | 7 % | |
Pays-Bas | 8 % | Qatar | 4 % |
Les exportations, en 2019, sont de 125,1 TWh a destination, en 2018, de la Suisse pour 33,2 TWh et l’Espagne pour 31,3 TWh.
La facture gazière est, en 2019, de 8,6 milliards d’euros.
Transport et distribution :
Stockages souterrains : 16 sites dont 4 dans des couches de sel à Etrez (01), Tersanne (26), Hauterives (26) et Manosque (04) et 1 dans un ancien gisement de gaz naturel à Trois Fontaines (51). Ces sites sont exploités par Storengy. Dans le cas des couches de sel, les cavités de stockage ont été obtenues en dissolvant le sel (obtention de saumures utilisées pour produire Cl2 et NaOH). Les sommets des cavités (de 120 000 à 500 000 m3) sont situés entre 800 et 1 200 m de profondeur. Actuellement les sites de Hauterives et Trois Fontaines ne sont pas en activité.
Les autres sites de stockage (dont 2 dans le Sud-Ouest (Izaute (32) et Lussagnet (40)) opérés par Teréga (2,84 milliards de m3 utiles), les autres par Storengy, filiale de Engie, sont situés en nappe aquifère, à Cerville Velaine (54), Gournay-sur-Aronde (60), Germigny-sous-Coulombs (77), St-Clair-sur-Epte (95), Saint-Illiers (78), Beynes (78), Chémery (41), Soings-en-Sologne (41) et Céré-la-Ronde (37). Le gaz chasse l’eau de roches poreuses et perméables (sable…) situées sous un dôme imperméable. Le plus important site de stockage français et le deuxième européen est situé à Chémery (41) à 1100-1200 m de profondeur. Sa capacité est de 7 milliards de m3. Le volume total de gaz stocké souterrainement est de 25,8 milliards de m3 dont seulement 11 milliards utilisables. En une journée, le 6-02-1991, le réservoir de Chémery a débité 46,7 millions de m3 soit l’énergie qu’aurait dû produire, dans le même temps, 15 tranches nucléaires de 1 300 MW. Actuellement les sites de Soings-en-Sologne et de Saint Clair-sur-Epte ne sont pas en fonctionnement.
Fin décembre 2018, le volume utile stocké était de 138,5 TWh. En 2018, les soutirages ont été de 83,2 TWh, les injections de 105,0 TWh.
Consommation, en 2018 : 469,1 TWh. Consommation par type de client :
Clients particuliers | 291,5 | Centrales thermiques à gaz | 35,1 | |
Clients industriels | 142,5 | Pertes et autoconsommation | 7,9 |
Consommations : en 2019. Monde : 3 929 milliards de m3, Union Européenne : 470 milliards de m3.
États-Unis | 847 | Japon | 108 | Inde | 60 |
Russie | 444 | Mexique | 91 | Égypte | 59 |
Chine | 307 | Allemagne | 89 | Corée du Sud | 56 |
Iran | 224 | Royaume Uni | 79 | Thaïlande | 51 |
Canada | 120 | Émirats Arabes Unis | 76 | Argentine | 47 |
Arabie Saoudite | 114 | Italie | 71 | Pakistan | 46 |
Source : BP Statistical Review of World Energy
En 2019, la consommation française est de 43,4 milliards de m3.
Secteurs d’utilisation :
États Unis en 2018 |
UE en 2016 | France en 2017 | États-Unis en 2018 |
UE en 2016 | France en 2017 | ||
Chauffage résidentiel et tertiaire | 29 % | 39,6 % | 49,8 % | Production d’électricité | 35 % | 29,9 % | 14,8 % |
Industrie | 34 % | 22,5 % | 32,0 % | Matière première | – | 3,5 % | 3,0 % |
Sources : Ministère de la transition écologique et solidarité, Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) et Eurogas
Record de consommation journalière française le 2 janvier 1997 : 2,4 TWh (210 millions de m3 de gaz) hors la consommation du Sud-Ouest alimenté par le gaz de Lacq.
Utilisations diverses :
Principaux pays producteurs d’électricité à partir de gaz naturel, en 2019 : monde : 6 298 TWh, Union européenne : 692 TWh.
États-Unis | 1 701 | Mexique | 206 | |
Russie | 519 | Iran | 199 | |
Japon | 362 | Égypte | 152 | |
Chine | 236 | Corée du Sud | 151 | |
Arabie Saoudite | 206 | Émirat Arabes Unis | 134 |
Source : BP Statistical Review of World Energy
Le méthane participe, comme le dioxyde de carbone et d’autres gaz, à l’effet de serre (voir le focus consacré à l’effet de serre). La teneur de l’atmosphère en méthane est, en 2018, de 1,869 ppmv, l’accroissement annuel est de 0,9 %, soit 44 millions de t.
Les émissions annuelles sont de l’ordre de 400 millions de t, en provenance principalement de la décomposition de matières organiques en milieu anaérobie. Origines des émissions :
Rizières | 50 à 150 | Feux de végétation | 20 à 80 | |
Zones humides naturelles | 50 à 150 | Déchets industriels et urbains | 30 à 70 | |
Digestion des animaux | 65 à 90 | Mines de charbon | 10 à 50 | |
Insectes (termites…) | 10 à 30 | Exploitation du gaz naturel | 25 à 50 |
Par exemple, une vache libère, en moyenne, 200 g de méthane par jour.
La consommation du méthane émis est effectuée, en partie, par des bactéries et surtout par oxydation à l’air, avec production finale de dioxyde de carbone.
Le gaz naturel produit, lors de sa combustion dans un moteur, 23 % d’émission de CO2 de moins que l’essence. A énergie produite équivalente, le gaz naturel émet 20 à 25 % de moins de CO2 que le pétrole et 40 à 50 % de moins que le charbon.
En France, le gaz naturel représente environ 80 % (compté en pouvoir énergétique) du gaz de combustion commercialisé. Divers autres gaz, riches en molécules combustibles sont utilisés et ont fourni, en 2008, 25,8 TWh.
Ou gaz à l’eau, gaz de synthèse, gaz d’éclairage, gaz de ville.
Origine : le premier gaz ainsi fabriqué, dès 1815, par distillation de la houille, était destiné à l’éclairage urbain. Supplanté pour cette utilisation par l’électricité, il a été utilisé comme gaz combustible. Puis la concurrence avec le gaz naturel a entraîné, en France, sa disparition. Gaz de France a exploité jusqu’à 546 usines à gaz de houille, la dernière (Belfort) ayant été fermée en mai 1971.
Le gaz manufacturé initialement fabriqué par distillation de la houille a été ensuite élaboré par reformage de produits pétroliers ou de gaz naturel. Actuellement le gaz de synthèse ainsi produit donne industriellement le dihydrogène (voir ce chapitre).
Composition et pouvoir calorifique : en moyenne.
Utilisations : production industrielle du dihydrogène.
Il est constitué principalement de butane (C4H10) et/ou de propane (C3H8).
Composition et pouvoir calorifique :
Le GPL utilisé, en France, comme carburant est un mélange généralement constitué de 50 % de propane et de 50 % de butane.
Origine : extraits de certains gaz naturels ou issus du raffinage du pétrole. En 2015, 62 % de la production mondiale provient du gaz naturel, 38 % du raffinage du pétrole brut (1 t de pétrole donne de 20 à 30 kg de GPL).
Production :
La production mondiale est, en 2019, de 317 millions de t. Les principaux pays producteurs sont en ordre décroissant : États-Unis, Arabie Saoudite, Chine, Russie, Émirats Arabes Unis.
Situation française :
La production française, en 2019, est de 1,431 million de tonnes, provenant des raffineries de pétrole.
Commerce extérieur, en 2019 :
La distribution, en France, en 2019 est réalisée, en nombre d’unités :
Distributeurs : en France, en 2019.
Utilisations : livrés, par les distributeurs, sous forme liquide en bouteilles ou en vrac. Dans certains cas, les clients sont alimentés à partir de réseaux de propane ou d’air propané ou butané comme en Corse. Utilisé par des particuliers ou des industriels comme gaz de combustion ou matière première chimique.
En 2019, en France, sur une consommation totale de 1 660 000 t, 393 000 t ont été livrées dans des bouteilles, 1 220 000 t dans des citernes, 51 000 t comme carburant.
Consommations : en 2018, dans le monde : 313 millions de t, dans l’Union européenne, en 2014 : 26,3 millions de tonnes, en France, en 2019 : 1,66 million de t. Dans le monde, les principaux pays consommateurs sont, en 2015, en ordre décroissant : États-Unis, Chine, Arabie Saoudite, Japon, Inde.
Secteurs d’utilisation : en 2018.
Europe | France | Europe | France | ||
Résidentiel et tertiaire | 19 % | 56 % | Carburant | 28 % | 10 % |
Pétrochimie et raffinage | 40 % | Agriculture | 2 % | 20 % | |
Autres industries | 11 % | 14 % |
Sources : Comité Français du Butane et du Propane et WLPGA
L’utilisation dans le secteur résidentiel-tertiaire (cuisson) est concentrée principalement en Espagne, France, Turquie et Italie. Dans le monde, près de 500 millions de ménages et un sur deux dans l’Union européenne utilisent les GPL. La chimie et le raffinage sont prépondérants au Benelux : le GPL est utilisé comme matière première pour la production d’éthylène, propylène, ammoniac, MTBE. En 2015, la consommation de la pétrochimie, en France, est de 2 035 000 t. Le secteur industriel, autre que la chimie, est important en Allemagne (25 % des utilisations) car la flamme de combustion des GPL peut être en contact direct avec les produits, en agroalimentaire, verrerie, céramique, métallurgie… Le secteur agricole est important en France, dans le chauffage de bâtiments d’élevages avicoles et porcins, de serres, le séchage des récoltes… Le propane est aussi utilisé comme carburant pour les chariots élévateurs : 110 000 t en France, en 2004.
Dans le monde, en 2019, 27,0 millions de véhicules utilisent le GPL, dont 15 millions en Europe. En Turquie 4,6 millions de véhicules, en Russie 3 millions, en Pologne 3 millions, en Corée du Sud 2,1 millions, en Italie 2,3 million, en Ukraine 2,5 million, en Thaïlande 1,1 million. Au Japon, 250 000 taxis de Tokyo utilisent le GPL. En France, 190 000 véhicules (0,73 % du parc automobile) emploient le GPL comme carburant et les ventes ont été de 51 000 t.
Origine : se dégage spontanément dans des mines de charbon.
Composition et pouvoir calorifique : en moyenne.
Production : la production française injectée dans le réseau de transport de gaz naturel est, en 2017, de 183 GWh.
Utilisations : capté, en France, par Gazonor (l’ancienne filiale des Charbonnages de France a été achetée, en 2016, par la Française de l’Energie (LFDE)), depuis 1993, dans des puits de mines désaffectés du bassin minier du Nord-Pas de Calais, à Avion (59) près de Lens. La production a été, en 2019, de 72,2 millions de m3 d’un gaz contenant 54 % de méthane. Les réserves prouvées et probables sont de 9,2 milliards de m3, dans les Hauts de France et de 2,144 milliards de m3 en Lorraine. Le gaz capté dans le Nord-Pas de Calais est utilisé pour produire de l’électricité avec une capacité de 9 MW. En 2019 a débuté une production en Belgique avec 5,5 millions de m3 et en 2021 devrait débuter une production en Lorraine, à Lachambre.
Capté également, en Lorraine, par Elyo (Suez) et Dalkia (Veolia environnement) pour alimenter des chaufferies produisant de la chaleur destinée à chauffer des logements, à Forbach (57) et Freyming-Merlebach (57) (6 000 équivalents logements).
Origine : sous-produit de la cokéfaction de la houille dans les fours à coke des cokeries minières ou métallurgiques (voir le chapitre coke).
Composition et pouvoir calorifique : en moyenne.
Utilisations : principalement dans les industries sidérurgiques et chimiques.
Origine : sous-produit de l’élaboration de la fonte dans les hauts fourneaux.
Composition et pouvoir calorifique : en moyenne.
Utilisations : production d’électricité, industrie sidérurgique. La centrale de cogénération de Dunkerque fonctionne, en partie, à l’aide du gaz de haut fourneaux de l’usine ArcelorMittal.
Origine : sous-produit du raffinage pétrolier.
Composition : contient principalement du méthane ainsi que du dihydrogène et de l’éthane.
Utilisations : industries chimiques et parachimiques.
Ou gaz de décharges.
Origine : fermentation des matières organiques (agricoles, ordures ménagères ou boues de traitement d’eau usées) à l’abri de l’air (méthanisation).
Composition et pouvoir calorifique : en moyenne. 1 t d’ordures ménagères donne 100 m3 de biogaz soit 550 à 650 kWh.
Production :
Le biogaz peut être brûlé pour donner de l’électricité ou injecté dans le réseau de gaz naturel on parle alors de biométhane.
Dans l’Union européenne, en 2017, il y a 17 783 installations de production de biogaz ayant donné 65 179 GWh d’électricité et, en 2019, 660 de production de biométhane ayant donné 22 TWh de gaz injecté dans les réseaux de gaz naturel. Les principales installations sont situées en Allemagne avec 10 971 unités de biogaz et 300 de biométhane, en Italie avec 1 655 installations de biogaz et 10 de biométhane et en France avec 738 installations de biogaz et 121 de biométhane (87 agricoles, 17 de boues de stations d’épuration, 12 de déchets, 7 d’industries). En France, au 31 décembre 2019, la capacité de production de biométhane est de 2,1 TWh/an avec 123 installations. En 2019, 1,2 TWh ont été injecté dans le réseau de gaz naturel.
En France, fin 2014, il y avait 623 sites de production de biogaz dont 238 de décharges, 185 à la ferme, 87 de stations d’épuration, 80 d’industries agro-alimentaires, 23 de productions agricoles centralisées, 10 d’ordures ménagères.
En France, depuis 1997, le gaz s’échappant des décharges doit être capté pour le valoriser, par exemple par cogénération, ou le brûler. Par exemple, la station d’épuration Seine Aval d’Achères (78) exploitée par le SIAAP, la plus importante d’Europe, traite journellement 1,7 million de m3 d’eaux usées. Les boues obtenues donnent par méthanisation 150 000 m3 de biogaz par jour contenant 65 % de CH4 utilisé pour fournir de l’électricité et de la chaleur représentant 60 % de l’énergie nécessaire au fonctionnement de l’usine.
Utilisations : le biogaz produit peut être valorisé pour produire de la chaleur et de l’électricité par cogénération ou, après épuration afin d’éliminer principalement le dioxyde de carbone, injecté dans le réseau de distribution du gaz naturel, il est alors appelé biométhane. En France, en 2019, le biogaz est utilisé pour produire de la chaleur à 46 %, de l’électricité à 38 % ou injecté dans le réseau de gaz naturel à 16 %.
Par exemple, le biogaz provenant, depuis août 1988, de la valorisation des ordures ménagères d’Amiens (155 000 personnes) est utilisé pour produire de la vapeur livrée à un industriel voisin. Ce biogaz a été aussi introduit dans le réseau de distribution de gaz naturel de GRTgaz. La matière organique résiduelle est utilisée par la viticulture champenoise et la culture de céréales. Une autre usine a démarré, en novembre 1991, à Tahiti pour traiter la totalité des déchets de l’île (90 000 t/an).