Le polypropylène est un thermoplastique obtenu par polymérisation du propylène. Il donne aussi des copolymères avec l’éthylène. C’est la deuxième matière plastique utilisée après les polyéthylènes. Il possède une grande résistance mécanique, une bonne inertie chimique et est facilement recyclable. Il donne des fibres employées par exemple pour fabriquer des tapis, des films pour les emballages, des produits moulés par exemple dans les pare-chocs des automobiles.
Au début des années 50, Giulio Natta (prix Nobel en 1963 avec Karl Ziegler) découvre un catalyseur de la famille des catalyseurs dits de « Ziegler-Natta » (voir le chapitre polyéthylène) permettant de fournir un polypropylène isotactique (dans lequel tous les groupements méthyles sont du même côté de la chaîne polyéthylénique c’est à dire où toutes les sous-unités ont la même configuration : _|_|_|_|_|_|_ etc…) caractérisé par une haute résistance mécanique, une inertie à l’agression chimique et des températures d’utilisation supérieures à 100°C.
La production industrielle de polypropylène a débuté, en 1957, en Italie, Allemagne et États-Unis.
Au milieu des années 70 ont été mis au point les premiers catalyseurs de type Ziegler-Natta superactifs à haute stéréosélectivité. Jusque là, la nécessité d’utiliser un solvant autre que le monomère propylène, solvant qu’il fallait recycler, le traitement des résidus et l’exclusion des sous-produits rendaient coûteuse la production.
Les catalyseurs métallocènes, fonctionnant en catalyse homogène, permettent d’obtenir une isotacticité de 99 % avec un rendement environ 100 fois supérieur à celui des meilleurs catalyseurs Ziegler-Natta. L’utilisation de ces catalyseurs est actuellement réduite mais est en forte augmentation.
Principaux procédés :
Les différents types de polypropylènes
Les polypropylènes utilisés industriellement sont quasiment toujours isotactiques. Les propriétés du polymère atactique sont celles d’une cire et sont donc éloignées de celles, en général, souhaitées.
Les homopolymères représentent de 65 à 75 % de la production de polypropylène.
Les polymères à blocs (ICP : « Impact copolymer ») avec une matrice de polypropylène et une dispersion de polyéthylène ou d’élastomères représentent de 20 à 30 % de la production de polypropylène. Ainsi une résistance au choc très élevée est obtenue en ajoutant de 20 à 40 % en masse d’élastomères, en vue d’une utilisation dans les pare-chocs des véhicules de tourisme.
Les copolymères (RCP : « Random copolymer »), avec l’éthylène (de 1,5 à 7 % en masse), représentent de 5 à 10 % de la production de polypropylène. Ils sont plus transparents, plus facilement thermoscellables et plus résistants aux chocs.
Les mélanges à base de polypropylène sont préparés avec des charges d’environ 40 % en masse de talc ou de carbonate de calcium. Des polypropylènes sont également renforcés par 20 à 30 % en masse de fibres de verre ou de mica.
En 2018, les capacités mondiales de production sont de 80,4 millions de t/an. Celles de la Chine, en 2018, sont de 26 millions de t/an, le pays restant importateur avec 3,28 millions de t, en 2018.
En 2018, la capacité de production nord-américaine (États-Unis, Canada et Mexique) est de 9,058 millions de t/an pour une production de 7,698 millions de t.
En 2018, la capacité de production de l’Inde est de 5,247 millions de t/an pour une production de 4,458 millions de t, celle de la Corée du Sud de 4,922 millions de t/an, pour une production de 4,353 millions de t. La capacité de production du Japon est de 2,759 millions de t/an pour une production de 2,358 millions de t, celle de la Thaïlande de 2,305 millions de t/an pour une production de 2,241 millions de t, celle de Singapour de 1,610 million de t, celle de Taipei chinois de 1,474 million de t pour une production de 1,389 million de t. La capacité de production russe est de 1,42 million de t/an pour une production de 1,40 million de t.
En 2019, la production de l’Union européenne a été de 10,650 millions de t de polypropylène avec les valeurs suivantes pour les principaux pays :
Belgique | 2 043 | Espagne | 1 087 | Hongrie | 262 | ||
Allemagne | 1 934 | Italie | 846 | Slovaquie | 249 | ||
France | 1 317 | Pologne | 351 | Royaume Uni | 235 | ||
Pays Bas | 1 149 | République tchèque | 298 | Finlande | 134 |
Source : Eurostat
Commerce international : en 2019 pour le polypropylène sous forme primaire.
Principaux pays exportateurs, sur un total de 19,937 millions de t, en 2018 :
Arabie Saoudite | 4 829 | Singapour | 1 040 | |
Corée du Sud | 1 756 | Thaïlande | 784 | |
Belgique | 1 130 | Émirats Arabes Unis | 712 | |
Allemagne | 1 101 | Malaisie | 697 | |
États-Unis | 1 080 | Inde | 550 |
Source : ITC
Les exportations de l’Arabie Saoudite sont destinées à la Turquie pour 14 %, la Malaisie pour 7 %, l’Égypte pour 7 %, Singapour pour 6 %.
Principaux pays importateurs sur un total de 20,313 millions de t, en 2018:
Chine | 3 491 | Indonésie | 809 | |
Turquie | 1 799 | Belgique | 667 | |
Italie | 1 044 | Inde | 647 | |
Allemagne | 922 | Malaisie | 611 | |
Vietnam | 913 | Pologne | 493 |
Source : ITC
Les importations chinoises proviennent à 22 % de Corée du Sud, 13 % d’Arabie Saoudite, 10 % de Singapour, 9 % des Émirats Arabes Unis.
Principaux producteurs, en 2017, sur un total de 76,81 millions de t/an :
Sinopec Group (Chine) | 7 160 | Sabic (Arabie Saoudite) | 2 804 | |
LyondellBasell (Pays-Bas) | 5 312 | Total (France) | 2 750 | |
Petro China Group (Chine) | 4 120 | Borealis/Borouge (Autriche) | 2 624 | |
Braskem Group (Brésil) | 4 045 | ExxonMobil (États-Unis) | 2 568 | |
Reliance Industries (Inde) | 2 900 | Formosa Plastic (Taipei chinois) | 2 339 |
Sources : Braskem et rapports des sociétés
Le polypropylène, composé de molécules de propylène, est très facilement recyclable par rapport à d’autres matières plastiques comme le PVC. Ainsi avec 1 tonne de plastiques recyclés on peut économiser jusqu’à 700 kg de pétrole brut. Par ailleurs, sa combustion ne dégage que de l’eau et du dioxyde de carbone.
Un logo permet de reconnaître les plastiques recyclables, il s’agit du ruban de Möbius en forme de triangle avec un chiffre à l’intérieur indiquant le type du plastique. Pour le polypropylène, PP en abrégé, on trouve ce logo avec le chiffre 5.
En 2019.
La production est de 1 317 248 t de polypropylène.
Les unités de production sont exploitées par :
Commerce extérieur : pour le polypropylène sous forme primaire.
Les exportations étaient de 528 843 t avec comme principaux marchés à :
Les importations s’élevaient à 450 130 t en provenance principalement à :
Consommation : en 2018, dans le monde, 74 millions de t, répartition, en 2015 :
Chine | 33 % | Moyen Orient | 7 % | |
Reste de l’Asie | 23 % | Amérique du Sud | 5 % | |
Europe de l’Ouest | 12 % | Russie | 5 % | |
Amérique du Nord | 12 % | Afrique | 3 % |
Source : Nexant
En 2013, dans le monde, la consommation de polypropylène a représenté 26 % de la consommation totale de matières plastiques, celle-ci s’élevant à 299 millions de t. En Europe (UE + Norvège et Suisse), la part du polypropylène est, en 2018, de 19,3 %.
En 2018, la consommation des États-Unis est de 8,082 millions de t, celle de l’Europe, de 9,527 millions de t.
Secteurs d’utilisations : ils sont, en 2013, les suivants, en % de la consommation totale.
Emballages | 30,5 % | Appareils ménagers | 10,2 % | |
Électricité, électronique | 13,6 % | Automobile | 9,4 % | |
Équipements | 12,8 % | Construction | 5,1 % |
Source : Global Data
Formes d’utilisation : répartition, en 2017.
Injection, moulage | 32,6 % | Fibres | 13,0 % | |
Films, feuilles | 24,3 % | Tuyaux | 2,9 % | |
Raphia | 20,1 % | Autres extrusions, revêtements | 0,1 % |
Source : HMC Polymers
Le polypropylène se retrouve dans de nombreux produits. Il est présent dans les tapis et les fibres textiles, sous forme de films dans les emballages, et surtout sous forme moulée, dans l’électroménager et les ustensiles ménagers par exemple la vaisselle pour four à micro-ondes, dans les jouets, les bagages, le mobilier de jardin…
Il est également utilisé pour la fabrication de tissus d’ameublement, de vêtements professionnels jetables (combinaisons de peinture, charlottes, masques chirurgicaux, etc.), de sacs tissés à haute résistance, de géotextiles et de géomembranes ; on le trouve aussi sous forme de fibres dans les cordages, les moquettes, le gazon artificiel. Des pailles à boire sont également fabriquées en polypropylène.
En longueur nominale de 6 à 18 mm, la fibre de polypropylène est un adjuvant dans les bétons pour diminuer le retrait plastique, les fissurations et les lézardes. Les fibres ne remplacent pas le renforcement structurel traditionnel en acier ou les procédés habituels de bonne prise du ciment, mais il est très souvent possible de remplacer les treillis par ces fibres.
Plusieurs pays ont émis des billets en polypropylène, dont l’Australie, le Mexique et Israël.
Pour gagner du poids tout en renforçant la rigidité, il peut être moulé comme du carton ondulé ; on parle alors de polypropylène alvéolaire (PPA). Il peut aussi avoir une structure en nid d’abeille.
Emballages
Il est notamment très fortement utilisé dans le domaine de l’emballage pharmaceutique (car il ne favorise pas la croissance des bactéries à sa surface). Les films, généralement biorientés, sont utilisés dans l’emballage de produits alimentaires divers (pâtes, biscuits,…). Le polypropylène est aussi beaucoup utilisé dans les emballages alimentaires pour sa résistance à la graisse (exemple : emballages de beurre) et son aspect brillant. Les films de polypropylène présentent par ailleurs l’avantage d’être rétractables à chaud.
Automobile
C’est le premier des plastiques utilisés dans ce secteur devant le polyuréthane, le PVC et le polyéthylène. En 2016, dans l’Union européenne plus la Norvège et la Suisse, sa part dans les automobiles est de 26 % des matières plastiques employées. De 15 à 20 % plus léger que les autres plastiques, le polypropylène apporte un gain de poids à la fabrication d’automobiles. On retrouve par exemple l’utilisation de ce matériau au niveau du hayon de la classe A de Mercedes, première utilisation sur un véhicule de grande série, permettant ainsi de gagner plusieurs kilogrammes sur l’ensemble de cette fonction intégrant les feux arrières, le moteur d’essuie-glace et le système de verrouillage du coffre. Sont concernés également de façon courante les planches de bord, vides-poche, portes-carte, enveloppes de batteries et surtout pare-chocs. Dans ce secteur, est utilisé le polypropylène à blocs (ICP : « Impact copolymer »).
Pour pouvoir être efficaces et pouvoir redistribuer les déchets retraités, les filières de recyclage ne peuvent fonctionner qu’avec un nombre limité de types de plastique. On peut ainsi saluer l’effort des principaux constructeurs automobiles qui ont effectué un grand pas dans ce sens et notamment l’initiative de Renault qui a réalisé avec sa Mégane 2 une voiture 100 % polypropylène au niveau des plastiques utilisés.
Les matières plastiques sont des matériaux obtenus par polymérisation de composés (éthylène, propylène, styrène...) issus principalement du vapocraquage d'hydrocarbures eux-même provenant de la distillation du pétrole. Il en existe de très nombreux types qui se présentent sous des formes variées. Leur production a connu un développement considérable à partir de la deuxième partie du XXème siècle.
En savoir plus